Introduction
Présentation du texte : [Évoquer rapidement l’auteur, l’œuvre, le contexte (voir explication de l’épisode de la charrette).] Troisième jour des aventures de Lancelot, qui poursuit sa quête en compagnie d’une demoiselle qu’il escorte et protège comme celle-ci le lui a demandé. Sur leur route, « à l’heure de none » (en plein après-midi), ils découvrent, « dans un lieu vraiment très beau », une église et un cimetière. Ce cimetière a une particularité étonnante : il renferme des tombes vides dont les inscriptions révèlent les noms de ceux qui y reposeront. Tourné non pas vers le passé des morts disparus, mais vers un futur prophétique, ce cimetière est le lieu de révélations surprenantes. Après l’épreuve humiliante de la charrette, dont on trouve des échos dans les vers qui précèdent notre extrait (les « jeunes filles », les « chevaliers » et les « demoiselles » de la prairie aux jeux reconnaissent Lancelot pour « celui qui était dans la charrette »), l’épisode du cimetière futur va apporter à Lancelot une forme de réhabilitation à la fois héroïque et sociale.
Lecture :
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Texte original :
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Traduit en français moderne par Charles Méla (Le Livre de Poche, Lettres gothiques) :
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1856
1860
1865
1870
1875
1880
1885
1890
1895
1900
1905
1910
1915
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El cemetire après le mainne
Antre et voit les plus beles tonbes
Qu’an poïst trover jusqu’à Donbes
Ne dela jusqu’à Panpelune,
Et s’avoit letres sur chascune
Qui les nons de ces devisoient
Qui dedanz les tonbes girroient.
Et il meïsmes tot a tire
Comança lors les nons a lire,
Et trova : « Ci girra Gauvains,
Ci Looys et ci Yvains. »
Apèrs ces III, i a mainz liz
Des nons as chevaliers esliz,
Des plus prisiez et des meillors
Et de cele terre et d’aillors.
Antre les autres une an trueve
Sor totes autres riche et bele.
Li chevaliers le moinne apele
Et dit : « Ces tonbes qui ci sont,
De coi servent ? » Et cil respont :
« Vos avez les letres veüs.
Se vos les avez antendues,
Don savez vos bien qu’eles dient
Et que les tonbes senefient.
— Et de cele plus grant me dites
De qu’ele sert. » Et li hermites
Respont : « Jel vos dirai assez,
C’est unes veissiax qui a passez
Toz ces qui onques furent fet,
Si riche ne si bien portret
Ne vit onques ne ge ne nus,
Biax est defors et dedanz plus.
Mes ce metez en nonchaloir,
Que rien ne vos porroit valoir,
Que ja ne la verroiz dedanz,
Car VII homes molt forz et granz
I covandroit au descovrir,
Qui la tonbe voldroit ovrir,
Qu’ele est d’une lame coverte,
Et sachiez que c’est chose certe
Qu’au lever covandroit VII homes
Plus forz que moi et vos ne somes,
Et letres escrites i a
Qui dient : Cil qui levera
Cele lanme seus par son cors
Gitera ces et celes fors
Qui sont an la terre an prison
Don n’ist ne sers ne gentix hom
Qui ne soit de la entor nez,
N’ancor n’en est nus retornez.
Les estranges prisons retienent
Et cil del païs vont et vienent
Et anz et fors a lor pleisir.
Tantost vet la lame seisir
Li chevaliers, et si la lieve,
Si que de neant ne s’i grieve,
Mialz que X homes ne feïssent
Se tot lor pooir I meïssent.
Et li moinnes s’an esbahi
Si qu’a bien pres qu’il ne chaï,
Quant veü ot ceste mervoille,
Car il ne cuidoit la paroille
Veoir an trestote sa vie.
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Dans le cimetière derrière le moine
il entre et y voit les plus belles tombes
qu’on pourrait trouver d’ici jusqu'à la Dombes
et de là jusqu'à Pampelune,
et sur chacune étaient gravées des lettres
qui disaient les noms de ceux
qui reposeraient dans ces tombes.
Lui-même se mit alors
à lire d’affilée ces noms,
et il trouva : « Ici reposera Gauvain,
ici Louis, ici Yvain. »
Après ces trois noms, il en a lus bien d’autres,
qui étaient tous de chevaliers d’élite,
parmi les meilleurs et les plus glorieux,
et de ce pays et d’ailleurs.
Entre les autres tombes, il en trouva une,
en marbre, qui semble récente,
les surpassant toutes en richesse et en beauté.
Le chevalier appelle à lui le moine :
« Les tombes que voici, demande-t-il,
à quoi servent-elles ? L’autre lui répond :
« Vous avez vu les inscriptions.
Si vous les avez comprises,
vous savez bien ce qu’elles disent
et ce que les tombes signifient.
— Et la plus grande qui est là, dites-moi
à quoi elle sert. » Et l’ermite
lui répond : « Je vais bien vous le dire.
C’est un sépulcre qui a surpassé
tous ceux qui furent jamais faits.
D'une telle richesse, ni d’une œuvre aussi parfaite,
jamais il ne fut donné d’en voir ni à moi ni à personne.
Il est beau au-dehors, et dedans plus encore.
Mais ne vous mettez pas là-dessus en souci,
cela ne vous servirait à rien,
car vous n’en verrez jamais l’intérieur.
Il faudrait sept hommes très grands
et très forts pour qu’on le découvre,
si on voulait ouvrir la tombe,
car elle est recouverte d’une dalle,
qui, sachez-le comme une chose sûre,
pour être levée exigerait sept hommes
plus forts que vous et moi ne le sommes.
Sur elle sont inscrites des lettres,
disant : Celui qui lèvera
cette dalle par lui seul
délivrera tous ceux et celles
qui sont en prison au pays
dont nul ne sort, ni serf ni noble,
à moins d’y être né.
Personne n’en est jamais revenu.
Les étrangers y sont retenus prisonniers,
mais les gens du pays vont et viennent
à leur guise, pour entrer ou sortir. »
Aussitôt le chevalier empoigne
la dalle et il la soulève,
sans trace de la moindre peine,
mieux que dix hommes n’auraient fait
en y mettant toute leur force.
Le moine fut frappé de stupeur
au point de manquer de tomber,
quand il fut témoin de cette merveille,
car il ne pensait pas de sa vie entière
qu’il en verrait une pareille.
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Caractérisation de l’extrait : Récit d’une épreuve réussie qui témoigne de l’exceptionnelle force physique du héros (// Hercule), l’extrait mêle harmonieusement description (des tombes), dialogue (avec le moine qui, contrairement au nain de la charrette, accepte de répondre aux questions du héros) et récit (prouesse finale). Mais aussi passage symbolique où domine le merveilleux : attend une interprétation de la part du héros et du lecteur. Sorte de pause dans la quête de la reine : l’évocation de cette dernière est absente de cet extrait. Le sujet central est en effet l’autre quête du chevalier : la libération des habitants du royaume de Logres, prisonniers du « pays dont nul ne sort ».
Structure du passage :
- Du vers 1856 au vers 1873 (« les surpassant toutes en richesse et en beauté ») : Description hyperbolique des tombes. Lecture des noms des chevaliers inscrits sur les pierres tombales.
- Du vers 1874 (« Le chevalier appelle à lui le moine ») au vers 1909 : Dialogue avec le moine : questions de Lancelot et réponses sibyllines du moine. Elucidation partielle du mystère + défi implicite.
- Du vers 1910 (« Aussitôt le chevalier empoigne ») à la fin : récit de la prouesse. Force herculéenne de Lancelot qui retrouve l’éclat de sa gloire chevaleresque, ternie, aux yeux du public, par sa montée dans la charrette.
Problématique: En quoi cet épisode à la fois énigmatique, symbolique et prophétique, invite-t-il le héros et le lecteur à « lever » la dalle de marbre du texte pour en creuser le sens ? En d’autres termes, en quoi ce texte sibyllin est-il une invitation à adopter une démarche herméneutique ?
Développement
1. Entrée dans le cimetière : description des tombes.
L’extrait s’ouvre sur le complément circonstanciel « El cemetire » (« dans le cimetière ») mis en relief par cette position initiale et immédiatement suivi d’un autre indicateur spatial « aprés le mainne » (« derrière le moine ») : le lecteur est ainsi invité à adopter la position de Lancelot, son point de vue (« et voit ») et son cheminement, ce dernier étant reproduit par le mouvement de la phrase qui s’étire sur 11 vers, le temps de conduire Lancelot devant la plus extraordinaire tombe du cimetière. Le « très vieux moine » (v.1847 : « uns moinnes molt vialz ») qui, quelques vers plus haut, est survenu à la rencontre de Lancelot juste à la fin de sa prière (ce qui donne à cette apparition un caractère presque surnaturel, merveilleux), lui sert de guide : // nain, mais personnage bénéfique (adjuvant) alors que le nain était un être maléfique (opposant).
L’entrée dans le cimetière est suivie, aux vers 1857-1859, de la description hyperbolique des tombes dont le narrateur nous livre d’abord une vision générale (panoramique ?)
- Superlatif : « les plus belles tombes »
- Comparaison hyperbolique + parallélisme : « d’ici jusqu'à Dombes » // « et de là jusqu'à Pampelune ». La Dombes = région au nord-est de Lyon ; Pampelune = Capitale de la Navarre (Espagne) : la mention de ces deux endroits, très éloignés à la fois du lieu de l’action (la Bretagne) et l’un de l’autre, sert à exprimer le caractère exceptionnel (beauté) et unique de ce cimetière tout en agrandissant l’espace même de ce lieu qui se découvre aux yeux de Lancelot.
v.1863 : A nouveau, le lecteur est invité à adopter le regard du héros et à lire comme par-dessus son épaule les noms inscrits. Énumération de noms de chevaliers dont le 1er est Gauvain, ce qui peut être interprété comme un signe funeste par le lecteur ignorant si le personnage a réussi à franchir les différentes épreuves, notamment le pont sous l’eau… A moins que le fait que la tombe soit vide ait plutôt un effet rassurant. « Yvain » = héros d’un roman de Chrétien de Troyes écrit à peu près à la même époque que Le Chevalier de la charrette. Seule occurrence du chevalier « Louis » (« Looys ») dans les romans de Chrétien de Troyes et, semble-t-il, dans la geste arthurienne.
Insistance sur la valeur et le renom des chevaliers dont les noms figurent sur les tombes :
- étymol. « élite » (v.1868), qui désigne « ce qu’il y a de meilleur », vient du verbe élire (cf. anc. fr. « esliz » // élus)
- superlatifs « les meilleurs », « les plus glorieux » (« des plus prisiez », v.1869).
Arrêt de Lancelot devant une tombe singulière qui se distingue de toutes les autres : « il en trouve une » (v.1871). Surenchère dans l’hyperbole qui accentue le caractère merveilleux de cette tombe. L’hyperbole permet de centrer l’attention du lecteur sur l’objet de l’aventure et d’en marquer l’aspect et le caractère extraordinaires. L’adjectif « nueve » (« récente »), vers 1872, intrigue comme un signe à interpréter, mais le mystère est difficile à élucider, d’autant plus que cet adjectif est modalisé par le verbe « semble » qui trouble la frontière entre ce qui est et ce qui paraît.
Pour comprendre la signification de tous ces signes mystérieux, Lancelot appelle le moine, son guide, à son aide.
2. Dialogue avec le moine (v.1874 à 1909) : révélation de la prophétie
L’omniprésence de la modalité interrogative renforce l’impression de mystère.
1ère question de Lancelot : A quoi ces tombes servent-elles ? Cette question pourrait à première vue paraître naïve : la fonction d’une tombe est évidente (elle sert à contenir la dépouille d’un défunt), mais ce n’est bien sûr pas ce que le chevalier veut savoir, d’autant plus que celles-ci sont, de toute évidence, vides. La réponse du moine – comme celle du nain de la charrette – est sibylline. Le verbe « signifient » (v.1880) invite Lancelot – et le spectateur – à adopter une démarche herméneutique afin d’accéder à un sens plus subtil, un « plus haut sens », pour reprendre la formule de Rabelais (cf. Prologue de Gargantua). La présence des tombes et leurs inscriptions sont autant de signes à interpréter. Insistance sur la dimension énigmatique, symbolique, voire mystique, du cimetière et de cet épisode.
2ème question de Lancelot : à quoi sert la tombe devant laquelle ils se tiennent, cette tombe extraordinaire qui se distingue à la fois par sa taille (superlatif « la plus grande »), par sa richesse (marbre) et par sa beauté. Cette fois, le moine accepte de parler (« je vais bien vous le dire »). Sa réponse, beaucoup plus développée que la première, s’étire sur 27 vers. Composition de cette réplique qui mêle explication, défi et prophétie :
- Description hyperbolique dont la redondance avec les vers précédents accentue encore le caractère exceptionnel, voire divin, par sa perfection, du « sépulcre » : vocabulaire laudatif (surpassé, richesse, parfaite), intensifs (telle, aussi) qui visent à impressionner Lancelot et à éveiller sa curiosité. Le chiasme du vers 1888 (« Biax est defors et dedans plus »), très bien rendu par la traduction de Charles Méla (« Il est beau au dehors et dedans plus encore ») invite à imaginer l’intérieur du tombeau comme un reflet de l’extérieur, reflet encore plus éclatant que ce qui est pourtant déjà décrit comme une merveille. La beauté de l’intérieur dépasse l’imagination.
- La conjonction d’opposition « mais », au début du vers 1889, met brutalement fin à la rêverie suggérée par la description élogieuse du tombeau merveilleux. Effet de réveil brutal renforcé par l’impératif à la forme négative : « ne vous mettez par là-dessus en souci ». Les tournures négatives se succèdent aux vers 1890-1891 : « ne vous servirait à rien », « vous n’en verrez jamais ». Conseil, invitation à se détourner de l’impossible : « il faudrait » = conditionnel à valeur d’irréel du présent. Soulever la dalle = épreuve impossible pour un seul homme. Superlatifs absolus : « très grands et très forts ». Jeu de mot sur « découvrir » (v.1893) : double sens car, pour découvrit le secret de la tombe, il faut d’abord la découvrir (c’est-à-dire en ôter le couvercle), double sens suggéré par les trois mots à la rime dans la version originale : « descovrir », « ovrir », « coverte » = figure dérivative (dérivés du verbe « ouvrir »). Hypothèse + cause (« car », v.1895 = explication). Phrase redondante (aussi lourde que la dalle ?) : répétition de « 7 hommes », « forts », insistance sur l’impossibilité de l’action : « Sachez-le comme une chose sûre ». La phrase s’achève sur une comparaison qui disqualifie Lancelot : « plus forts que vous et moi ne le sommes ». Face à l’ampleur de la tâche, la force du chevalier ne vaut donc pas mieux que la faiblesse d’un vieux moine !
- La dernière partie de la tirade du moine est l’expression de la prophétie gravée sur la pierre tombale : passage de l’irréel du présent (conditionnel) au futur prophétique à partir du vers 1900. En livrant cette prophétie à Lancelot, le moine lui révèle le sens de son destin. Cf. Le Conte du Graal, où Perceval reçoit aussi cette révélation de la bouche d’un « très vieux moine ». D'un point de vue narratif = anticipation (prolepse) qui annonce la libération effective des prisonniers par Lancelot. D'un point de vue symbolique, elle donne à Lancelot le statut de héros prédestiné, de sauveur (dimension messianique). // épisode du lit défendu, réservé au chevalier « qui le mérite » (v.474). Peut-être est-il légitime de voir dans la mise en parallèle de ces deux scènes une annonce de la double destinée de Lancelot, à la fois amant de la reine et sauveur des captifs. La prophétie est non seulement une prolepse, mais aussi une analepse, un retour sur l’origine d’une tradition qui, telle une légende, semble remonter à la nuit des temps. Étrangeté merveilleuse de l’évocation du royaume de Gorre : périphrase « pays dont nul ne sort » (« la terre an prison don n’ist ne sers ne gentix hom »). Etrange malédiction, en effet, qui pèse sur les habitants du royaume de Logres, ce qui peut conduire à voir dans le pays de Gorre une représentation de la mort, à laquelle nul n’échappe, quel que soit son statut social (antithèse « ni serf ni noble »). Périphrase redoublée par la dernière phrase du moine : « Les étrangers y sont retenus prisonniers… ». Isotopie de l’emprisonnement qui met en lumière la fonction libératrice du sauveur. Il s’agit ainsi d’abolir une coutume païenne ancestrale, et, par-là même, peut-être, de faire triompher le monde chrétien…
3. Récit de la prouesse de Lancelot (v.1910 à la fin)
Cette prophétie, parce qu’elle résonne comme un défi pour Lancelot, a pour effet immédiat de le faire agir : adverbe « tantost » (« aussitôt »). Après le futur, action au présent. Surenchère dans l’hyperbole : comparaison de la force du chevalier, non pas avec celle de 7 hommes, mais de dix (v.1913). Cette épreuve, que le narrateur qualifie de « merveille » (v.1917) prouve la valeur physique de Lancelot et fait de lui un héros hors du commun. Sur ce point, il est possible de rapprocher cette épreuve de celle des barreaux de la chambre de la reine que le héros réussit à tordre sans difficulté. Mais ici, la prouesse n’est pas secrète : elle est réalisée sous les yeux du moine qui est « témoin de cette merveille » et qui pourra ainsi en transmettre la mémoire, réhabilitant l’honneur de celui qui a osé monter dans la charrette d’infamie. La construction syntaxique de la phrase insiste sur la stupeur du moine (« s’en esbahi », v.1915), que le narrateur cherche à faire partager à son lecteur : proposition subordonnée consécutive introduite par « au point que », traduction de l’intensif « si » au vers 1916 (« si qu’a bien pres qu’il ne chaï », « au point de manquer de tomber »).
Après l’incroyable exploit, la modalité interrogative change d’énonciateur et c’est désormais le moine qui pose une question : il veut connaître le nom de ce chevalier hors du commun, ce chevalier d’élite (cf. v1868), l’élu annoncé par la prophétie de la pierre tombale. Mais cette nouvelle énigme ne sera pas résolue ici, Lancelot refusant obstinément de répondre.
Conclusion:
Passage symbolique qui invite le héros et le lecteur à adopter une démarche herméneutique : en accomplissant sa prouesse, Lancelot prouve sa valeur chevaleresque. Il a pris connaissance du « sens » de son destin, et, étrangement, la reine en est ici absente. Comment interpréter cette absence ? Le destin de Lancelot est double et son statut d’amant de la reine a déjà été illustré par l’épreuve du lit défendu, remportée elle aussi par Lancelot. Episodes que l’on peut donc lire en parallèle. En outre, notre passage ne livre que partiellement le secret de la tombe : le nom du sauveur est inconnu, or c’est la reine qui lui rendra son identité et viendra ainsi compléter la prophétie… et l’inscription sur la pierre tombale. L’itinéraire du chevalier est marqué par la mort et ce cimetière aux tombes vides n’est qu’une figuration du destin de tout homme. En rendant son nom à Lancelot, la reine lui rend son statut d’humain, de mortel (son nom peut être désormais gravé sur sa pierre tombale…), tout en le faisant entrer dans la légende, qui rendra son nom immortel…
Cécile Boisbieux
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